Deux années de transition vers la future PAC…
Bâtie sur la même dynamique que le budget européen, la PAC est organisée en périodes de programmation de sept années et réformée à la fin de chaque période. S’il s’avère qu’une réforme de la PAC n’est pas prête à entrer en vigueur au démarrage d’une nouvelle période budgétaire, alors l’Union européenne prévoit une « période de transition » permettant d’assurer la continuité des aides, dans cette phase particulière où une ancienne PAC est prolongée sur un nouveau budget. Dans la mesure où la dernière réforme n’était pas prête à entrer en vigueur début 2021, les institutions européennes ont adopté un règlement transitoire applicable sur une période de deux ans, soit pour les années 2021 et 2022.
Tout comme pour les règlements relatifs à la prochaine programmation, le règlement transitoire a été soumis à d’intenses négociations, en particulier concernant sa durée d’application et le fléchage de son budget. Initialement prévue pour un an, la période de transition a finalement été élargie à deux. En effet, le calendrier politique des négociations a été retardé par les élections européennes de mai 2019, par le Brexit, par la crise due à l’épidémie de coronavirus, ainsi que par la difficulté à trouver des compromis à l’échelle européenne, notamment sur le cadre financier pluriannuel 2021–2027.
… sans grand changement par rapport à la période 2015–2020
Concernant le contenu de ce règlement transitoire, il prévoit globalement de conserver les mesures de la PAC 2015–2020 avec le budget de la programmation 2021–2027, modulo quelques adaptations. Les Etats membres pourront notamment proposer de nouvelles souscriptions pour toutes les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) et la CAB (conversion à l’agriculture biologique) pour une durée de un à cinq ans (auparavant limitée à trois ans).
Suite à la crise du Covid-19, 7,5 milliards € du plan de relance européen ont par ailleurs été alloués sous forme de crédits supplémentaires pour le FEADER (deuxième pilier) aux Etats membres en 2021 et 2022. La règle de répartition sera 30% des crédits en 2021 contre 70% en 2022 et au moins 37% à allouer pour des dépenses environnementales ou de bien- être animal contre au moins 55% pour des dépenses économiques et d’aménagement des zones rurales.