Origine et évolutions de la PAC
La Politique Agricole Commune est une politique de l’Union européenne dédiée à l’agriculture et au développement rural. Elle est en place depuis 1962. Elle visait à l’époque à développer la production agricole afin de nourrir les Européen·ne·s à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Pour cela, trois outils principaux ont été introduits pour stimuler l’agriculture européenne : les taxes à l’importation (effet dissuasif sur les importations), la garantie des prix aux agriculteur·rice·s (effet incitatif sur la production) et les restitutions aux exportations (effet incitatif sur l’exportation). Elle a vite atteint son objectif d’augmenter la production européenne, puis l’a même dépassé avec un effet pervers : la surproduction. La PAC constituait alors le premier poste de dépense de l’UE et son coût augmentait en même temps que la surproduction.
Depuis, la PAC a connu de nombreuses réformes, dont une très importante en 1992. Ces réformes ont changé ses logiques d’intervention et l’ont mise en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce. La dernière en date remonte à 2014 et la prochaine entrera en vigueur en 2023. Aujourd’hui, la PAC représente environ 40% du budget européen.
La PAC aujourd’hui
La PAC est divisée en deux parties, qui ont chacune des objectifs et des modes de fonctionnement différents :
- Le premier pilier représente en France un peu plus de 70% du budget de la PAC. Il attribue des aides dites « directes » aux agriculteur·rice·s. Ces aides sont allouées à l’hectare et consistent majoritairement en un revenu de base qui n’est pas lié à ce qu’ils ou elles produisent ni comment ils ou elles produisent, mais à la surface qu’ils ou elles exploitent et à leur potentiel de productivité.
- Le deuxième pilier porte sur le développement rural. Il a la particularité d’être cofinancé par de l’argent européen et de l’argent national (venant de l’État, des collectivités territoriales, ou encore des Agences de l’eau). Il apporte un soutien complémentaire aux agriculteur·rice·s en situation de désavantage compétitif du fait de la zone géographique dans laquelle ils ou elles sont situé·e·s, de leurs pratiques ou du démarrage de leur activité. Il accompagne aussi l’évolution des fermes vers plus de compétitivité ou une meilleure prise en compte de l’environnement.
Parallèlement au règlement relatif aux aides de la PAC, l’organisation commune des marchés (le règlement dit « OCM ») régit les interventions de l’UE sur les marchés de produits agricoles en cas de crise et appuie la structuration de certaines filières. Elle sert aussi de garde-fou aux importations et exportations de produits agricoles. Les agriculteur·rice·s ne touchent pas d’aides par le biais de l’organisation commune des marchés.
En France, la PAC est gérée par le ministère chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation, ainsi qu’en partie par les Régions pour ce qui relève actuellement du développement rural. La France est l’État membre de l’UE qui bénéficie le plus du budget de la PAC : elle reçoit environ 9 milliards d’euros par an. Ces aides sont très majoritairement versées aux agriculteur·rice·s français·es, mais une toute petite partie est également allouée à des acteur·rice·s du secteur forestier, à des structures d’animation territoriale en zones rurales, ainsi qu’à des groupements chargés de la commercialisation de certains types de produits.
Données et chiffres clés
9,4 milliards d’euros, c’est le budget annuel de la PAC en France.
114 euros, c’est la contribution par an et par Européen·ne·sau budget de la PAC.
5 ans, c’est le temps qui aura été nécessaire à la définition de la future PAC (de la communication de la Commission européenne en novembre 2017 à l’entrée en vigueur en janvier 2023).
72%, c’est la part du budget de la PAC que la France alloue aux aides directes au revenu des agriculteur·rice·s.
63 hectares, c’est la taille moyenne des fermes françaises.
77%, c’est la part des aides dans le revenu des agriculteur·rice·s français·ses ces (en moyenne entre 2010 et 2019)
22 millions, c’est le nombre de personnes travaillant dans l’agriculture dans l’UE
82%, c’est la part du budget de la PAC à échelle européenne revenant à 20% seulement de ses bénéficiaires
1083, c’est le nombre de contribution des citoyen·ne·s au débat public ImPACtons! organisé dans la cadre de la réforme post-2020 en France.
1er janvier 2023, c’est la date à laquelle la prochaine PAC entrera en vigueur.
Pour aller plus loin …
- Pour plus de chiffres et de données, consultez notre Atlas de la PAC.
Ce document met en lumière le caractère structurant de la PAC pour le système agricole des pays de l’UE comme sur notre modèle alimentaire. Il vise aussi à pointer ses effets – positifs ou négatifs – sur l’emploi, la santé publique, les pays-tiers, l’environnement, ou encore le bien-être animal. Avec ses multiples articles et graphiques, il permet de découvrir ou mieux saisir les différentes facettes de la Politique Agricole Commune
Une publication de la plateforme Pour une autre PAC et de la fondation Heinrich-Böll (bureau de Paris), réalisée avec le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso
- Pour plus d’informations sur les fondamentaux de la PAC, vous pouvez consulter notre Guide de la PAC réalisé en 2011, ainsi que vous reportez aux sites suivants :
- Perdu·e·s dans le jargon de la PAC ? Retrouvez ici la signification des acronymes régulièrement employés pour parler de la PAC.