Le mercredi 22 mai, l’AMAP “les pieds sur terre” et le Réseau AMAP Auvergne Rhône-Alpes ont organisé un débat au café-restaurant Bocca Di Rosa dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon. Une trentaine d’amapien·ne·s ont pu échanger avec des candidat·e·s aux élections européennes : Grégory Doucet (EELV), Malika Hadad Grosjean (LFI), Frédérique Gallien (PCF), Allistair Connor et Jacques Terrenoire (Génération·s) et Nora Berra (UDI)
Un tour de table de présentation a entamé la discussion, en l’orientant sur la consommation du repas précédent et l’origine des aliments le composant… Une bonne entrée en matière, instructive sur les pratiques et la discipline que s’imposent les consommateurs/consommatrices et les candidat·e·s sur leur alimentation. Frédérique Gallien (PCF) produit une partie de ses légumes et est soucieuse de l’origine des autres produits consommés, et Grégory Doucet (EELV) avait préparé son repas la veille, connaissant la provenance des ingrédients. Les autres candidat·e·s quant à eux s’étaient adressés à la restauration collective et ne maîtrisaient rien de la qualité et de la provenance des aliments.
Pourquoi faut-il changer la PAC?
La plupart des candidat·e·s déplorent la situation sociale des petits agriculteurs et la désertification des campagnes qui en est la conséquence directe. Ils s’accordent sur certaines réponses à apporter à ce problème : les subventions directes de la PAC aux paysan·e·s dans le cadre du premier pilier ne devraient pas être directement et uniquement liées à la surface exploitée. En effet, 20% des exploitant·e·s captent plus de 80% des subvention·ne·s. Ces subventions devraient alors être tournées vers l’aménagement du territoire plutôt que les aides directes.
Pour Frédérique Gallien (PCI) et Malika Hadad Grosjean (LFI), il faut mettre en place un statut “protégé” des petits paysan·ne·s afin de les sortir de l’état de précarité dans lequel les mettent les gros acheteurs.
Une discussion sur la qualité des aliments a ensuite été entamée, et la labellisation Bio a été été évoquée par les candidat·e·s comme une alternative trop chère et excluant une partie de la population. Grégory Doucet (EELV) se distingue, pour lui cette labellisation est un passage obligé vers une agroécologie.
Et la transition écologique dans tout ça?
Grégory Doucet (EELV) souligne que “l’agriculture industrielle est une des causes du dérèglement climatique”. Il convient donc de changer les pratiques des producteur·trice·s, mais aussi les habitudes et les choix des consommateurs et consommatrices. C’est pour cela que la transition doit s’appuyer “sur les demandes citoyennes, plutôt que sur les revendications des syndicats agricoles, qui tiennent les leviers économiques, comme la FNSEA par exemple”. Nora Berra (UDI) est en désaccord, elle voudrait plutôt baser sa stratégie “en concertation avec les acteurs économiques européens du secteur”. Elle voudrait aussi défendre le budget de la PAC, qui pourrait être remis en question dans le sens d’une diminution. Génération·s, par la voix de Jacques Terrenoire a émis l’idée de créer des obligations soutenues par la Banque Européenne d’Investissement qui pourrait ainsi créer des fonds pour soutenir l’agriculture et l’alimentation de qualité.
En conclusion, des débats cordiaux et intéressants, qui ont permis un échange constructif entre citoyen·ne·s et candidat·e·s.
Crédit photos : Andréa Blanchin