Le min­istre de l’Agricul­ture et de l’Alimen­ta­tion, Julien Denor­mandie,a annon­cé ce matin ses grands arbi­trages pour la décli­nai­son française de la réforme de la PAC. Sous cou­vert de sta­bil­ité, Julien Denor­mandie est en fait l’artisan de renon­ce­ments irre­spon­s­ables pour l’emploi agri­cole, l’environnement et la prise en compte des attentes socié­tales. La décep­tion de Pour une autre PAC face aux déci­sions du min­istre a été telle que nos représen­tants ont quit­té la réu­nion avant son terme.

Une réunion à l’image du manque de dialogue avec le ministre pendant les négociations

Après de longs mois de négo­ci­a­tions impli­quant de nom­breuses par­ties prenantes, dont Pour une autre PAC, sur le Plan Stratégique Nation­al, le min­istre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denor­mandie a annon­cé ce matin ses arbi­trages sur les grandes ori­en­ta­tions de la réforme de la PAC en France au cours d’un Con­seil Supérieur d’Orientation. Ses déci­sions ont pro­fondé­ment déçu Pour une autre PAC et ses organ­i­sa­tions mem­bres présentes à cette réu­nion, à savoir la Con­fédéra­tion paysanne, la FNAB, France Nature Envi­ron­nement le WWF France, qui ont donc décidé de la quit­ter avant son terme, après avoir exprimé au min­istre leur pro­fond désac­cord. Pour­tant, nous avions mis sur la table des négo­ci­a­tions des propo­si­tions con­sen­suelles entre organ­i­sa­tions paysannes et citoyennes, soucieuses aus­si bien du revenu paysan que de tran­si­tion agroé­cologique. À notre grand regret, le min­istre a cepen­dant préféré don­ner sat­is­fac­tion aux organ­i­sa­tions pro­fes­sion­nelles agri­coles plus attirées par le con­fort de l’existant que par l’espoir du change­ment.

Aucun des défis de la décennie ne sera relevé avec une telle PAC

S’il est encore besoin de le rap­pel­er, la PAC, telle qu’elle fonc­tionne aujourd’hui, n’oriente pas les paysans vers la tran­si­tion agroé­cologique, ne leur per­met pas de vivre décem­ment de leur revenu et n’assure pas la sou­veraineté ali­men­taire de notre pays. Un change­ment de cap est donc indis­pens­able pour assur­er un renou­velle­ment généra­tionnel par­mi les agricul­teurs, gag­n­er en résilience face au change­ment cli­ma­tique, préserv­er la bio­di­ver­sité et les ressources naturelles, amoin­drir notre dépen­dance en fruits et légumes importés, etc. Or, face à ces défis majeurs, le min­istre ne pro­pose ni ren­force­ment du paiement redis­trib­u­tif, pour­tant out­il majeur de la redis­tri­b­u­tion des aides en fonc­tion de l’emploi sur les fer­mes et en faveur des petites et moyennes fer­mes, ni instau­ra­tion d’un éco-régime ambitieux, préférant don­ner accès à tous les agricul­teurs à cette sub­ven­tion en théorie à voca­tion environnementale.

Pour une autre PAC demande la révision des arbitrages pour le PSN

« Notre atti­tude et l’expression de notre décep­tion ne sont en rien un jeu de pos­ture. Pour une autre PAC porte une vision pour la réforme de la PAC, celle d’une réforme en pro­fondeur et donc néces­saire­ment incom­pat­i­ble avec la sta­bil­ité pro­mue par Julien Denor­mandie », explique Math­ieu Courgeau, prési­dent de Pour une autre PAC. Jusqu’au bout, Pour une autre PAC se bat­tra pour faire enten­dre la voix des paysans et citoyens réu­nis. C’est pourquoi nous deman­dons au gou­verne­ment français de revenir sur les arbi­trages annon­cés ce matin pour soumet­tre une copie du PSN véri­ta­ble­ment con­forme aux ambi­tions affichées par le min­istre de l’Agriculture et de l’Alimentation.