L’année 2021 marque l’aboutissement de quatre années de négociations pour la réforme de la PAC menées en parallèle à plusieurs échelles : européenne, nationale, mais également régionale dans le cas français.
Depuis 2018, Pour une autre PAC a fait valoir des positions concrètes et constructives à chaque étape du processus de réforme et à chacun de ces trois niveaux, et plus particulièrement au niveau national en tant que partie prenante consultée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) pour l’élaboration du Plan Stratégique National (PSN).
Des propositions portées dès 2018, qui se sont progressivement affinées et ajustées
Les positions portées dès 2018 par nos organisations se sont tout d’abord enrichies au sein des groupes de travail internes animés durant toute la période de négociation. Elles se sont également progressivement mises en conformité au fil des négociations en trilogues, afin de correspondre aux marges de manœuvre laissées aux États membres par le règlement européen pour la déclinaison nationale de la PAC. Enfin, outre les idées émanant directement de Pour une autre PAC, les propositions faites tout au long des consultations par les services du MAA ont invité à des contre-propositions, les plus conformes possible à l’esprit de ce que les autorités françaises mettaient sur la table.
Ce document rassemble ainsi l’ensemble des positions portées par Pour une autre PAC auprès des décideur·euse·s politiques durant toute la séquence de consultation sur le Plan Stratégique National.
Une mise en regard avec les arbitrages finaux pour le futur PSN
Le PSN n’est pas encore accessible dans sa forme définitive, devant passer préalablement devant l’Autorité environnementale, avant d’être envoyé à la fin de l’année à la Commission européenne pour validation en dernier ressort. Les arbitrages rendus par le Ministre en mai et juillet 2021 nous ont cependant permis d’établir un premier bilan de la période de négociation. Alors que cette PAC post-2020 apparaissait comme une opportunité pour atteindre un modèle agro-alimentaire plus juste et plus soutenable, elle acte un renoncement devant les défis que l’agriculture a à relever. Ce document illustre en effet, pour de nombreuses mesures de la PAC, le profond fossé entre nos demandes et les décisions prises.
Des étapes décisives ces prochains mois pour rehausser l’ambition du PSN
Si le PSN soumis cet été à l’Autorité environnementale est pour l’instant hautement insatisfaisant, il reste cependant des étapes pour éviter qu’il soit validé en l’état par la Commission européenne. Avant cette validation, attendue pour l’été 2022, les mois à venir doivent donc être mis à profit pour contraindre le gouvernement français à revoir à la hausse certaines de ses décisions pour la prochaine PAC. La Commission européenne devrait en effet évaluer les PSN à l’aune objectifs du Pacte vert européen, laissant entrevoir d’éventuelles demandes de réalignement du PSN français sur ces objectifs climatiques et environnementaux. De plus, le fait que la France occupe au premier semestre 2022 la présidence de l’Union européenne invitera vraisemblablement le pays à s’afficher comme un « bon élève » vis ‑à ‑vis des autres Etats membres. Autant d’éléments qui permettent d’espérer que la version finale du PSN sera plus à même de répondre aux défis de l’agriculture et de l’alimentation de demain.